Cyrille Plongué (Earl de la Maie)
Bienvenue à la ferme de la Maie, je m'appelle Cyrille PLONGUÉ, produit du lait, de la viande et des céréales à Gye dans le Toulois en Meurthe-et-Moselle (54), région Lorraine.
En partenariat avec l’inspection académique, j'interviens également dans les écoles pour parler du métier d'éleveur bovin et de l'agriculture aux enfants.
Je participe aussi à de nombreux concours de présentation de vaches en qualité d'éleveur-producteur dans toute la France et à l’étranger.
Les vaches, ambassadrices de nos régions...
Cyrille Plongué (Eleveur bovins)
La ferme de la maie met en valeur les qualités d’une race laitière historique, la vache Brune (Brune suisse), réhabilitée par des éleveurs passionnés, pour les avantages économiques qu’elle recèle.
Sur l’exploitation de la Maie de 140 ha, dont 80 ha dédiés à l’herbe, je conduis un troupeau de 70 vaches laitières, à 80% en race Brune, le reste en Prim’Holstein et quelques vaches jersiaises qui ont fait leur apparition. Le cheptel comprend également 35 vaches allaitantes Limousine dont tous les produits femelles sont élevés et les mâles vendus. Les 60 ha de cultures sont emblavés dans un assolement classique de la région : blé, orge et maïs.
Troupeau de vaches Brune (Ferme de la Maie)
Je promeus la race de vache Brune au sein de l'union coopérative agricole BGS (Brune Génétique Services).
La Brune des Alpes (Brune suisse) figure parmi les races laitières de grand format les plus anciennes. On lui prête des origines suisses de près de quatre mille ans. Arrivée en France à la fin du dix-huitième siècle, ses effectifs restent toutefois marginaux jusqu’au début des années 1930, pour se développer ensuite et atteindre leur apogée au cours des années 60, autour de 260.000 têtes. Elle entamera ensuite un long déclin face à la concurrence de la Prim’Holstein et la Montbéliarde. Le nombre de vaches reproductrices n’était plus que de 42.000 en 1988 et 23.400 en 2000. Un certain nombre d’éleveurs irréductibles ont toutefois conservé la Brune alors qu’elle subissait un fort déclin. La race a pu être améliorée au niveau de son caractère laitier, alors qu’elle était mixte à l’origine, en s’appuyant sur le travail des américains. C’est l’introduction du rameau "Brown Swiss", le croisement de la Brune européenne avec la Brown Swiss américaine se généralisa en Europe. La grande force de la race Brune est d’avoir réussi sa spécialisation laitière sans affecter la richesse de son lait en protéine, ni sa rusticité et sa longévité.
Sous l'impulsion de BGS, l’effectif Brun total approchait en France près des 50.000 animaux en 2017.
Cyrille Plongué (Producteur de lait)
La vache doit être traite tous les jours de sa lactation afin de continuer sa lactation, c'est une des principales contraintes du métier d'éleveur laitier. Dans certains cas, elles ne sont traites qu'une partie de l’année : elles vêlent l'hiver et allaitent leur veau.
La traite représente environ 60% du travail quotidien pour un atelier laitier, c’est dire l’importance de ce poste et toute l’attention qu’il faut accorder lors du renouvellement de l'équipement laitier. De plus en plus d’éleveurs sont tentés par la traite automatisée pour diminuer l’astreinte. La traite traditionnelle conserve cependant de nombreux adeptes au regard de l’investissement et de la sécurité liés à ce poste.
À la ferme de la Maie, la salle de traite est automatisée.
Cyrille Plongué (Eleveur bovin)
Les bovins, espèce principale, sont répandus sur l'ensemble du territoire à l'exception du sud-est méditerranéen. On y distinguait autrefois trois groupes : les "laitières", les "viande et travail" et les "triple aptitude" (surtout les races rustiques en montagne), groupes qui ont évolué, à la suite d'abord de la disparition de la traction bovine puis de la spécialisation des élevages, pour donner les "laitières spécialisées" et les "mixtes" (viande et lait), les "viandes" et les "rustiques", ces deux derniers groupes formés quasi exclusivement de vaches allaitantes. Les troupeaux ont une dimension fort modeste : en moyenne, moins de 30 vaches par élevage, et rares sont les élevages, tant laitiers qu'allaitants, dont les effectifs sont supérieurs à 100 vaches.
La taille réduite des exploitations et, en conséquence, la nécessité d'intensifier ont orienté les zones côtières, une partie des zones collinaires adjacentes et certaines montagnes au relief peu accentué (plateaux du Jura, est du Massif Central) vers la spécialisation laitière : dans ces zones, c'est la Prim'Holstein ou, dans l'est, la Montbéliarde, qui dominent.
Le cheptel laitier français est toutefois aussi un important producteur de viande ce qui explique, notamment dans les zones herbagères moins intensifiées, le maintien de races mixtes particulièrement bien adaptées, comme la Normande ou la Simmental Française, à production très équilibrée, ou le développement de la Montbéliarde dont les aptitudes bouchères sont aussi très intéressantes.
Par ailleurs, dans chaque région, des générations d'éleveurs avaient contribué à façonner le cheptel local pour l'adapter à leurs besoins, générant ainsi des races solidement implantées chacune dans leur région et qui continuent aujourd'hui à évoluer : il en est ainsi notamment pour la Pie Rouge des Plaines dans l'ouest, pour la Brune dans le centre-est et le sud, et pour l'Abondance et la Tarentaise, deux races rustiques des Alpes du nord, bien adaptées à des conditions difficiles qu'elles valorisent grâce à des fromages de haute qualité.
Il est aussi intéressant de faire mention, dans les races laitières, de toute une série de races à effectifs aujourd'hui réduits, suite à la concurrence qu'elles ont subi de la part de races plus productives dans les décennies passées, mais dont les effectifs sont le plus souvent à nouveau en voie de nette augmentation dans le cadre de systèmes privilégiant de nouvelles formes de production : valorisation d'une race locale, intégration de la production dans des écosystèmes privilégiant les formes d'agriculture durable, élaboration de produits typiques de la région et de haute qualité. Tel est notamment le cas de la Bleue du Nord, de la Rouge Flamande, de la Bretonne Pie Noir, de la Vosgienne...
Les herbages collinaires, mais à forte pente, du Centre disposent de leur côté d'une importante production fourragère estivale mais nécessitent des engrangements coûteux pour l'hiver, d'où le succès d'anciennes races de travail maintenant spécialisées dans la production abondante d'une viande maigre avec de fortes croissances et exploitées en système allaitant, dont les carcasses de femelles, d'excellente qualité, représentent une part non négligeable des revenus de leurs éleveurs : ces races se trouvent dans la zone des sols argilo-calcaires (lias) à l'est et au nord du Massif Central (Charolaise), sur la bordure ouest de celui-ci, qui a bien été améliorée depuis deux siècles (Limousine), ainsi que sur les coteaux du sud-ouest (Blonde d'Aquitaine, Bazadaise).
De même, dans les Pyrénées et le Massif Central, on exploite des races rustiques habituées aux fortes pentes et aux saisons difficiles, mais excellentes allaitantes et bien adaptées au croisement (Gasconne, Aubrac, Salers). Enfin, la production allaitante utilise aussi d'anciennes races mixtes de grand format qui ont aujourd'hui abandonné la traite et axé leur sélection sur les aptitudes bouchères et notamment sur la conformation : c'est le cas de la Rouge des Prés, de la Parthenaise et de la Blanc Bleue.